David, Juliette et François étaient présents sur ce raid incontournable de début des vacances scolaires. Un vrai raid de vacances avec une organisation à la cool et un parcours pas toujours à la cool malgré son profil descendant !
L’inscription s’est faite à l’Occitania à la dernière minute, pourtant ça faisait quelques temps que Juju nous en parlait et était chaud patate. Dès la veille du départ, Fran nous annonce qu’il a les jambes de feu, aïe ! Seul bémol, Stevos est absent, appelé à réussir une qualification aux Frances de CO qui lui tend les bras. Caro complète l’équipe pour nous faire l’assistance et nous permettre d’essayer de courir à 3 les 200 kilomètres du bazar.
Rdv vendredi soir à St Julien du Bruel juste au moment de la fin du prologue qu’on n’a pas le temps de courir. On récupère les cartes, on trace méticuleusement et on prépare au mieux la journée du lendemain (et la nuit qui suivra), avant de se coucher pour une longue nuit de 2h30 !
S1. Partir dernier finir 3e.
Mont Aigoual à 4h du mat’, première fois que le point culminant d’une course que je fais est à son départ ! Ça part en chasse dans l’ordre du prologue, on a donc le droit de partir derniers 6’ après les premiers, et de s’engager sur une section descendante en remontada à vélo de nuit, un régal.
S2. Une balise après le sommet et une avant le col (et pas l’inverse).
Les sections treks sur IGN donnent souvent lieu à de l’orientation tricky et au doigt mouillé. Cette fois on n’est pas trop mauvais mais pas trop bons non plus… Deux postes qu’on cherche à peine trop tôt et quelques minutes qui s’envolent à tout jamais. Au moins on profite de la hétraie bien courante, chose qu’on n’aura plus dans le sud et ses petits chênes kermès agressifs.
S3. Beau vélo dans le massif de l’Aigoual.
Tout est dans le titre, une bouclette pour aller cherche un single 5 étoiles qui vaut l’inscription à lui tout seul. On court même quelques temps en tête avec l’équipe de Vertical.
S4. De 1300m à 300m dans les cailloux.
Comble du jour, ça perce du côté de l’ingénieur Michelin et pour montrer de la compassion Juju s’y met aussi. Faut dire que c’est vraiment la soupe aux cailloux cette section. En plus ça descend tout le temps mais ça fume les bras.
S5. L’attaque sournoise de la guêpe.
Traversée du Causse de Blandas à pied, il est 7h mais ça promet pour la suite niveau cagnard ! Une guêpe attaque à deux reprises, mais par chance c’est un coureur d’une équipe adverse : ça a du bon de courir à plusieurs équipes !
S6. Ca pose pendant la pause…
Cirque de Navacelles : juste waouh dans les yeux et boum dans les pattes. On commence à bien sentir que Fran a bien les cannes. Quand on commence à adopter le petit trot du raideur, lui garde la foulée de l’athlète. Les sentiers sont bien marqués mais ça n’empêche pas de rajouter un petit cairn…
S7. Du variéTT.
Belle retraversée du Causse en partie sur du beau sentier, descente sublime qui pourrait durer 20 kilomètres qu’on en voudrait encore, puis voie verte avec passage climatisé dans des tunnels qui s’allument à notre passage, et pour finir progression bucolique en bord de l’Arre.
S8. Thermostat 8 pendant 1h.
Une section à pied parfaitement orienté au sud à une heure déjà chaude. Je coince un peu dans la bosse mais me rattrape envers l’équipe en faisant fuir des chiens apparemment pas assez nourris. Juju fait un mini coup de chaud mais se ressaisit bien. Malgré tout la nausée ne la quittera plus jusqu’aux sushis du soir d’après courses.
S9. Section cadeau.
VTT sur piste cyclable. Il n’y a que 7 kil mais on signe tout de même. On double même deux routards en mode récup mouahahahaha !
S10. La têtête et le cucul !
Après le coup de chaud de Juju, c’est au tour de son fondement de se retrouver à cogner un rocher de l’Hérault alors que le fond du packraft est crevé. Elle s’est fait assez mal pour s’en plaindre, autrement dit elle s’est fait vraiment très mal, suffisamment chez d’autres pour qu’ils en restent là au bord de l’eau avec les touristes à faire trempette si ça leur arrivait.
S11. De la spéléo sans frontales, du grand génie…
Une petite pause sur le fleuve pour monter (200m quand même) et enchaîner un petit rappel et une via souterrata dans le système de grottes des Demoiselles dans le massif du Thaurac afin de se mettre au frais. L’équipe des grands Mendès est dans la place : on part faire la section spéléo sans frontales, très pratique. Heureusement le vétéran du raid français Eric Maire nous sauve la mise en nous prêtant ce qu’il faut.
S12. La section packraft la plus lente de l’histoire du raid.
Nous nous relayons avec Fran dans le monoplace (j’aurai fait environ 6 bornes et lui 9) mais ça n’avance pas même en s’agaçant un peu. On finit par trouver une solution très efficace : on prend un peu d’avance sur Fran avec Juju dans le biplace et on lui tend des friandises pour l’obliger à nous rattraper, mais sans le laisser faire et en accélérant petit à petit !
S13. Sans surprise c’est la balise 48 le plus beau poste du raid !
Si vous voulez faire un belle rando dans le sud ces vacances, allez dans le ravin des Arcs, c’est juste magique. Et en bonus c’est du terrain technique, je pense qu’on a aperçu au cumulé 9 cm2 de terre entre les cailloux en 8 bornes ! La rivière (asséchée) qui y passe s’appelle la Lamalou, et j’avoue qu’à ce moment là on avait mal un peu partout !
S14. Deuxième section cadeau.
Même si là il faut orienter un peu plus… Traversée plein Est en direction du Pic Saint Loup pour se préparer psychologiquement à la suite.
S15. La diagonale des gogols.
C’est la section chantier du raid. On le sait et on va ramasser : 11,5 kil et 700 m d+ en 4h !!! Une seule erreur d’orientation pourtant. Mais ça bartasse sévère dans la garrigue et surtout il faut se farcir la montée au Pic Saint Loup par la diagonale nord, un peu de varappe nocturne au-dessus du vide qui fait bien gainer les sphincters ! Au retour on fait une giga transition de 40’ pour pouvoir dormir un peu sous les étoiles.
S16. Chantier bis.
Les sections chantiers font toujours mal, mais pas autant que les sections « chantier surprise ». 30 kil annoncés plutôt rapides en VTT mais que nenni… Entre les portages, les sections techniques, l’orientation scabreuse, même la portion de route pour rejoindre l’aire de transition nous a semblé compliquée. J’ai failli faire tomber Juju en me déportant sur elle brusquement pour éviter un précipice en pleine route qui était en fait une hallucination !
S17. La faille spatio-temporelle de la Combe des Tières !
Une seule carte à traverser à pied, mais elle est au 25000. Et pratiquement tout du long dans le même vallon, que c’est long ! Juju sort les watts devant et on peine à suivre avec Fran. Il somnole debout malgré notre second dodo à l’arrivée du vélo précédent.
S18. Section facile, mais on n’est plus tout à fait sûr avant d’y aller maintenant.
Le jour est revenu, on reprend les VTT pour dévaler une très longue route en descente. On savoure ces kilomètres gratuits et on en profite pour faire un coucou à Caro qui nous double avec la voiture d’assistance pour rejoindre l’AT suivant. Un très grand merci à elle pour le soutien et la logistique qui nous ont permis d’être efficace en course et de passer ces beaux moments.
S19. A ça de remonter le courant…
On termine la course en bateau sur l’Hérault à nouveau. Pour ne pas se refaire la version ultra lente avec un bateau biplace qui attend un mono qui galère, Fran nous propose d’accrocher son mono à celui dans lequel nous naviguons Juju et moi. Choix doublement stratégique : afin que l’équipe aille plus vite, mais je pense aussi afin de pouvoir se laisser tracter en train de taper le sieston tranquillement. Un coureur peu utile vous me direz, mais toujours plus que Juju qui après un roupillon au milieu du fleuve, est reparti vers l’amont, le courant nous ayant fait faire demi-tour !!!
Je suis désolé pour ce CR un peu long, mais il est toujours moins long à lire que de faire la course en elle-même ! C’est en effet compliqué de compiler 30h d’aventure en peu de lignes et c’est même difficile de décrire les émotions ressenties tout au long de la course. La petite victoire sur le format « expédition » rajoute une cerise sur le gâteau mais il serait bon même sans !